Top 10 des fournisseurs cloud chinois
Liste des principaux fournisseurs cloud chinois
À l'heure où en France on parle de plus en plus de "cloud de confiance", il est judicieux d'aller jeter un coup d’œil du côté de l'empire du milieu, pays qui en l'espace de 40 ans est passé de l'atelier du monde à un pole technologique de rang mondial.
C'est un pays qui est dirigé par des ingénieurs (on le signale jamais assez) et l'indépendance technologique est l'un des facteurs de l'actuelle guerre des semi-conducteurs entre les Etats-Unis et la Chine.
Logiquement, cette quête d'indépendance technologique (qui fait cruellement défaut à la France) dois se répercuter dans les choix stratégiques des entreprises de la tech chinoise.
Voici le top 10 des fournisseurs cloud chinois avec :
- Leur part de marché respective,
- Le système d'exploitation utilisé,
- Le ou les hyperviseurs utilisés,
- La plateforme IaaS utilisé,
1-Alibaba Cloud (38.70%)
Fondé en 1999 par Jack Ma à Hangzou, Alibaba est une société spécialisé dans le e-commerce et les moyens de paiement.
La division cloud de ce dernier, nommé Alibaba Cloud opère des centres de données dans 19 régions et 56 zones de disponibilité à travers le monde.
Leur cloud privée se base sur les hyperviseurs Xen et QEMU/KVM. Pas d'information sur la plate-forme IaaS utilisé.
2-Tencent Cloud (12.60%)
Fondé en 1999 par Ma Huateng et Zhang Zhidong à Shenzhen, Tencent Holding est société spécialisé dans les réseaux sociaux, les portails web, le commerce en ligne et les jeux en ligne multijoueur.
La division cloud de ce dernier, nommé Tencent Cloud disposent d'un cloud privée sous Openstack nommé Tencent Cloud TStack basé sur l'hyperviseur QEMU/KVM.
3-Huawei Cloud (10.50%)
Fondée en 1987 par Ren Zhengfei à Shenzhen, Huawei est une entreprise spécialisé dans la fourniture de réseaux de télécommunication aux opérateurs et de solutions numériques en terminaux, réseaux et cloud, pour les opérateurs, entreprises et consommateurs.
Ses produits et solutions sont déployés dans plus de 170 pays. Il est le plus grand fabricant de matériel de télécommunication du monde.
La division cloud de ce dernier, nommé Huawei Cloud disposent d'un cloud privée sous Openstack nommé FusionSphere OpenStack qui gère les hyperviseurs QEMU/KVM, ESXi et Xen.
4-China Telecom Cloud (8%)
Fondée en 2002 à Pékin et détenu à 70,89% par l'état chinois,, c'est le premier opérateur fixe et le troisième opérateur mobile du pays.
La division cloud de ce dernier, nommé China Telecom Cloud disposent d'un cloud privée sous Openstack nommé CT Cloud Platform qui gère les hyperviseurs QEMU/KVM et ESXi.
5-AWS China (6%)
AWS a également une filiale en Chine. La région Amazon Web Services China (Pékin) est gérée par Sinnet, tandis que NWCD est en charge de la région Amazon Web Services China (Ningxia).
Comme dans le reste du monde, Xen est l'hyperviseur principal de AWS talonné de près par Nitro (version modifié de QEMU/KVM par AWS, voir une traduction à ce sujet).
6-Kingsoft (3.8%)
Fondée en 1989 par Qiu Bojun à Pékin, Kingsoft Corporation est un éditeur de logiciels qui exploite quatre filiales :
- Seasun pour le développement de jeux vidéo,
- Cheetah Mobile pour les applications Internet mobiles,
- Kingsoft Cloud pour les plateformes de stockage en nuage,
- WPS pour les logiciels de bureautique (notamment WPS Office),
Elle produit également des logiciels de sécurité connus sous le nom de Kingsoft Security.
Aucune information sur les hyperviseurs utilisés mais à n'en pas douter, c'est du Xen et du QEMU/KVM.
7-Baidu Cloud (3.7%)
Fondée en 2000 par Robin Li à Pékin, Baidu est une entreprise chinoise basé à Pékin spécialisé dans les moteurs de recherche.
En juin 2013, c'est le site le plus consulté de Chine et, en 2019, c'est le 3e site le plus consulté sur Internet.
La division cloud de ce dernier, nommé Baidu Cloud disposent d'un cloud privée basé sur les hyperviseurs QEMU/KVM et Xen. Aucun information sur la plate-forme IaaS utilisé.
8-Inspur (3.10%)
Fondée en 1945 à Jinan, Inspur est une conglomératqui se concentre sur le cloud computing, le big data, les hôtes d'applications clés, les serveurs, le stockage, l'intelligence artificielle et les ERP.
La division cloud de ce dernier, nommé InCloud disposent d'un cloud privée sous Openstack nommé InCloud OS basé sur les hyperviseurs QEMU/KVM et PowerVM.
9-JD Cloud (2.30%)
Fondée en 1998 à Pékin, JD est le n°2 du e-commerce, juste derriére Alibaba et devant Pinduoduo.
La division cloud de ce dernier est nommé InCloud. Aucune information sur la plate-forme IaaS ou l'hyperviseur utilisé.
10-Microsoft Azure (2.0%)
Comme Amazon, Microsoft est présent en Chine.
La division cloud de ce dernier, nommé Azure est basé sur l'hyperviseur Hyper-V.
Conclusion
On constate plusieurs choses :
- 8 fournisseurs cloud sur 10 sont d'origine chinoise,
- Le top 10 réunis 90% du marché du cloud,
- La part de marché des américains n’excède pas 8%,
- Linux est le système d'exploitation dominant côté serveur,
- Openstack est la plate-forme IaaS la plus utilisé,
- QEMU/KVM est l'hyperviseur le plus utilisé,
Et nous en France ?
En France ? Tout va bien, oui. Le cloud de confiance est sur de bon rails avec :
- AWS qui s'associe à Atos,
- Google qui s'associe à Thales,
Et bien sûr, domination totale des fournisseurs cloud américains avec AWS, Azure, GCP. Seul OVH et Scaleway font figure d'exception.
On le vois bien avec ce top 10 chinois que c'est pas les solutions technologiques qui manque mais la volonté politique :
- Linux, OpenStack et QEMU/KVM sont libres et open-source
- Des compétences, c'est pas ce qui manque en France ainsi que dans la francophonie
Vous imaginez bien qu'une France vassalisé aux intérêts anglo-américains ne va clairement pas adopter la posture chinoise d'indépendance technologique.
Quand on vois les réactions épidermiques des Etats-Unis suite à l'annonce des plans "Made in China 2025" et "China Standards 2035", c'est clairement pas dans leur intérêt qu'un équivalent français voir européen vois le jour.
Donc je le répète, on a tout ce qu'il faut pour avoir un véritable cloud souverain mais il faut une véritable prise de conscience de la part de nos hommes politiques mais aussi des personnes travaillant dans le secteur.
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